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DE HENRI III. [l579] l8l
dustrieusement élabourée et émaillée, au milieu de laquelle étoit une colombe d'argent. Ils s'appellent chevaliers commandeurs (-) du Saint-Esprit, et portent journellement sur leurs cappes et manteaux une grande croix de velours orenge, bordé d'un passement d'argent, ayant quatre fleurs-de-lys d'argent aux quatre coins du croison, et le petit ordre pendu à leur col avec un ruban bleu.
On disoit que le Roy avoit institué cet ordre pour joindre à soy d'un nouvel et plus étroit lien ceux qu'il y vouloit nommer, à cause de l'effréné nombre de chevaliers de l'ordre de Saint-Michel, qui étoit tellement avili qu'on n'en faisoit non-plus de compte que de simples aubereaux ou gentillâtres; et appelloit-on dès pieça le collier de cet ordre le collier à toutes bêtes. [Et pour se les rendre plus loyaux et affectionnés serviteurs, il les obligeoit à certains sermens contenus aux articles de l'institution de l'ordre :] et méme le dessein du Roy étoit de donner à chacun de ses chevaliers huit cents écus en forme de commanderies sur certains bénéfices de son royaume; et pour ce, les fit appeller commandeurs.
Et ce faisoit, à ce qu'on disoit, parce que beaucoup de ses sujets, agités du vent de la Ligue, qui secrettement et par sous main ourdissoit toujours son fuseau,
(-) Ils s'appellent chevaliers commandeurs : Le' projet du Roi étoit de donner à tous les chevaliers une pension annuelle, sous le nom de commanderie. Il espéroit obtenir du Pape la permission d'imposer la somme de six-vingt mille écus sur tous les bénéfices sans charge d'ames, et sur tous les riches monastères de son royaume. L'abbé de Citeaux fut envoyé à Rome pour négocier cette affaire ; mais le Pape s'y opposa, aussi bien que le clergé de France. Lq Ro\ fut donc obligé de prendre ces pensions sur l'épargne.
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